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mercredi 20 février 2013

Comment générer quelques revenus pour survivre



Me voila installé à Mauswagon (nous sommes en avril 2009).

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Mauswagon


Plusieurs questions urgentes se posent :

- comment générer quelques revenus pour pouvoir survivre et manger tous les jours ?

- trouver rapidement une solution de logement autonome...

La solution à ces deux problèmes va nous être proposée très rapidement : un parent de la famille de Gary a besoin d'argent, la santé de sa femme nécessite une opération chirurgicale, et il a besoin de liquidités.

Il nous propose de nous donner en gage un terrain d'un hectare, sur trois ans, en échange d'une somme de 10 000 pesos.
Ce type d’opération est très commun aux Philippines : le "pawning".

Pendant les trois ans, nous pouvons user du terrain comme bon nous semble (sauf le vendre, bien évidemment), le cultiver, y élever des animaux, etc...

A l'issue des trois ans, le propriétaire doit rembourser la somme versée initialement et vous devez alors restituer le terrain.

Mais vous n'avez aucune obligation de restitution tant que la somme ne vous a pas été remboursée.

Un contrat est donc rédigé et signé, et je verse l'argent.

J'avais pris des photos de cette signature et du versement de l'argent... Sendong me les a emportées.

Ce contrat est ensuite enregistré auprès du secrétariat du barangay, pour lui donner toute sa force en cas de litige.

Nous prenons donc possession du terrain après inventaire contradictoire de tous les arbres existants.

Il y a, sur ce terrain, une trentaine de sereguelas qui ne demandent qu'a être récoltés...


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Sereguelas : l'arbre

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Sereguelas : l'arbre et ses fruits

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Sereguelas : les fruits

Avez-vous déjà récolté une trentaine d'arbres par 35 degrés à l'ombre ?

C'est pire que les travaux forcés !

Et tout ça pour gagner  quelques malheureux pesos, même pas de quoi vivre pendant un mois...

J'ai donc vite compris qu'il faudra trouver autre chose pour survivre.

Il nous faut alors réfléchir et nous envisagerons  tour à tour, l’élevage de chèvres, de poulets, de coqs de combat, de porcs... Le problème c'est que je ne connais rien à tout ça et en outre quelques exemples d’élevages voisins décimés par la maladie ne m'encouragent pas vraiment dans cette voie !

Mais nous ne nous poserons pas longtemps la question !

La suite vous expliquera pourquoi.

En attendant, il nous faut construire notre maison : achat de bois necessaires, de clous, etc... et Gary, charpentier de métier, s'offre à nous réaliser cette construction.

Et voici le résultat 

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La maison finie

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Maison : finition intérieure


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Maison : vue intérieure du séjour avec futur placard

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Maison : vue arrière


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Maison : vue de face

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Maison : vue intérieure depuis la chambre

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Maison : je l'habite

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annexe : cuisine et coin repas a l’extérieur


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La famille de Gerally

Le seul problème, dans l'immédiat, ni eau, ni électricité... et pas encore de "confort room" !

Il faut transporter l'eau dans des bidons et s’éclairer à la bougie et à la lampe électrique... 

Prochain billet : rupture de contrat ! 



 

7 commentaires:

  1. J'aime bien la chute "Prochain billet : rupture de contrat"
    Rien n'est sûr dans ce pays.

    Pour les filles, le mariage c'est pour la vie mais aux premiers accrochages elles sont prêtes à partir pour un autre. En fait, les maternités successives sont un moyen de les contrôler... Ce que les planificateurs des contrôles de fécondité devraient tenir compte.

    Pour les cultures, je m'essaie à celle de tomates. Je suis monté à 400 plants en terre dont une partie encore en pépinière... Mais c'est destruction en tous genres : typhon et clôture et arbre abattu justement sur mes tomates, inondations (3), vaches délibérément mises à pâturer mes plants de tomates, veau qui broute dans ma pépinière et bien évidemment aussi, délogeage... pour malheureusement ma meilleure réussite : 14 plants prospèrent dont on m'interdit le renouvellement.

    Mais pour un premier jet, je suis content... Et j'ai même vendu quelques kg (le compteur est à 350 pesos, pas de quoi fanfaronner)... mais j'en manque cruellement car on veux mes tomates (beaucoup plus belle et grosse que celle du marché)...

    Une autre étape est à envisager mais le problème du terrain se pose tandis que je viens de solutionner, je pense, le problème du terreau pour les graines.

    Merci Thierry pour ton témoignage.
    Petite question indiscrète : personne pour t'aider ou simplement dépanner financièrement ?

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    1. Ah, le compteur viens de dépasser 500 pesos... et j'ai toujours une demande que je ne peux honorer. Mais le temps, pluie sur pluie cette année (je ne croyais pas à cette saison des pluies, mais elle a existé cette année) et, comme dirait mon oncle, "averse de soleil", d'un soleil brutal, cuisant, sur des plants dans un sol gorgé d'eau, plants qui alors tournent de l'oeil, fanent... J'ai une idée pour contourner ce problème, prochaine expérimentation...

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  2. Bonjour Thierry,
    Il me semble que ta vie aux Philippines devient de la survie... Pas d'eau, ni d'électricité, penses-tu tenir longtemps dans ces conditions ? Une vie de Robinson offre certes des avantages financiers, mais j'avoue en être complétement incapable. Bon courage pour la suite de tes aventures.
    Gilles

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    1. Bonjour Gilles,
      Je n'avais pas le choix : avec 250 euros de pension par mois, je n'avais pas les moyens de vivre autrement...
      Dieu merci, cette période, qui a été très dure, pour moi (j'ai perdu 25 a 30 kilos dans cette période), est maintenant du passé.
      Et même si ça n'est pas encore l'aisance, mon train de vie s'est nettement amélioré depuis.
      J’espère que mes e-books permettront de l’améliorer encore.

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  3. moi ici, à Madagascar, je fais la culture de l'oignon, avec des hybride, normalement j'aurai du faire 60 tonnesX 2 récoltesx 400€ la tonnes...malheureusement avec tous les retards, je n'ai fait qu'une récolte de 10 tonnes, le terrain demandant , pour l'année prochaine beaucoup d'engrais vert, comme la moutarde!

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  4. J'ai bien envie de vivre cette vie, loin de toute technologie qui nous rendent dépendants et détériorent notre santé. Mais je pense que ce contexte ne durera pas longtemps, non? En effet, avec le développement de ce commerce, je doute que cet endroit reste comme ça.

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